Mai: le mois de mon moi pourri
Comme Garfield hait le lundi, moi je hais le mois de mai.
Déjà parce que c'est son anniversaire (non pas celui de Garfield), ensuite parce qu'après c'est l'été mais surtout parce que c'est L'anniversaire.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il ne sait même pas à quel point il m'a ternie. Comme du bois non traité qu'on a trop laissé au soleil. J'étais rayonnante avant lui. Il parait en tout cas.
Il m'a attrapée, cuit le corps de ses étreintes trop passionnées, carbonisé le coeur de ses mots trop forts, puis, il m'a relâchée. Sèche comme brésil et brisée.
Menteur, menteur, si j'étais Mary Stuart tu serais hanged, drawn and quatered. Passons.
Mon coeur est tellement sec que peu de larmes sincères ont pu s'en échapper. Tellement sec qu'il ne peut se gonfler de joie sous peine d'exploser de mélancolie l'instant d'après. Même à la prière il est imperméable.
Bien sûr, trois ans plus tard ça ne fait plus le même mal qu'au premier jour quoique que mon buste est encore endolori de ses sanglots hypocrites.
Trois ans plus tard, me voici donc. En vie, mais envieuse. Aux prises avec mes désirs, je me débats dans un carcan de regrets.
On aurait pu en venir aux maux, peut-être même aux mains. L'Orgueil m'a gardée debout.
Don't bother, I'll be fine but she's waiting.
Joyeux anniversaire.